RAPHAËL GIRARDOT

VENDREDI 15 MARS 2019 – 20h45 – CINÉMA LUX

(…) Cette autre réalité de l’abattoir : la maltraitance ouvrière : épaules foutues, coudes raides, dos cassés, bras musclés mais devenus incapables de soulever un pack d’eau à 50 ans… Doigts perclus d’arthrite, quand ils n’ont pas été arrachés ou coupés par les machines, entailles de couteau dans la cuisse, dans le ventre ou même juste au-dessous du cœur… Sans oublier la nervosité et l’agressivité ramenées à la maison… (…) Sortons notre regard du fantasme pour enfin admettre que bêtes et hommes sont tous autant victimes de ce système de production industrielle (…) Regardons-le en face : l’abattoir n’est qu’une loupe grossissante de tous les lieux industriels. Cette maltraitance est malheureusement très bien partagée entre tous les ouvriers, ceux du BTP, de l’industrie chimique, du secteur agricole, etc., ce qui fait 5 ou 6 millions de personnes.

Extrait de la tribune des réalisateurs publiée par Le Monde en mars 2017